Merci aux IGERS Charleville
😉
“L’Ouvrage de La Ferté est l’un des plus poignants site de visite qu’il m’a été donné de visiter.
Érigé entre 1935 et 1937, l’ouvrage vous plonge au coeur de la Ligne Maginot et des combats de mai-juin 1940. Il devient, malgré lui un des sites les plus tragiques de la Bataille de France. Il est un des hauts lieux du souvenir des combats de la seconde guerre mondiale en Ardenne.
Ouvert à la visite, il est mis en lumière par une équipe de bénévoles passionnés. Accompagnée aujourd’hui des IGERS Charleville,
Benjamin et Guy, nos guides, nous emmènent au coeur de l’Histoire !”
Au sommaire :
La mise en condition devant l’Ouvrage de la Ferté
Qu’est ce que La ligne Maginot ?
André Maginot
Une ligne de fortifications
Du secteur défensif des Ardennes au secteur fortifié de Montmédy
Le secteur défensif des Ardennes
Le secteur fortifié de Montmédy
L’Ouvrage de la Ferté
La mise en condition devant l’Ouvrage de la Ferté
En arrivant sur le site de l’Ouvrage de La Ferté, je comprends déjà que le site a dû connaître de terribles moments. Un monument aux morts nommé “Le gisant” et les blockhaus à l’entrée du parking annoncent la couleur. Le lever du soleil nous offre une lumière remarquable tandis que la bruine forme au loin un élégant arc en ciel. Ce genre d’ambiance matinale qui s’ajoute à l’atmosphère déjà prenante du lieu.
A l’intérieur du nouveau musée, nous rencontrons notre premier guide Benjamin. Il nous propose le visionnage d’un film d’une douzaine de minutes pour nous immerger dans le contexte. Un dessin animé, alterné à des images d’époque, qui nous conte le destin de deux hommes. Le premier est français, membre de l’équipage de l’ouvrage tandis que le second est allemand et s’apprête à l’attaquer. Douze minutes qui nous conte la tragédie qui s’est produite ici quatre-vingt ans plus tôt.
Qu’est ce que La ligne Maginot ?
André Maginot
Au lendemain de la première Guerre Mondiale, l’Etat français arbitre une nouvelle stratégie de défense pour le pays. Il décide la construction d’une fortification permanente le long de ses frontières Belges, Luxembourgeoises, Allemandes, Suisses et Italiennes. Les premiers ouvrages de La Ligne Maginot, du nom du Ministre de la Guerre de l’époque, André Maginot, sont érigés dès 1928.
Une ligne de fortifications
La ligne est composée de nombreuses fortifications aussi diverses que variées. Constituée du simple petit blockhaus d’intervalle à la plus puissante des forteresses souterraines. Des ouvrages d’infanterie alternés à des ouvrages d’artillerie, capables de se défendre les uns les autres. Le tout, renforcé par des casemates d’intervalles et de longues lignes antichars.
D’une organisation assez complexe de par l’aménagement de ses installations souterraines, de ses équipements et de son armement, elle sont les dignes descendantes des réalisations de Vauban ou encore de Séré de Rivières.
Aujourd’hui, tout ce patrimoine est en voie de disparition, l’ensemble n’intéresse que très ponctuellement la Défense Nationale. Comme il est souvent abandonné, il est laissé aux affres du temps et des casseurs.
Heureusement, des associations de bénévoles se mobilisent et participent à la mise en valeur de ce patrimoine militaire. Ils perpétuent un devoir de Mémoire pour les générations futures en immortalisant la Mémoire des Hommes qui sont tombés dans ces casemates.
Pour le coup, si vous souhaitez vraiment plus d’infos dans ce domaine, je ne peux que vous conseiller ce site web sur la Ligne Maginot.
Du secteur défensif des Ardennes au secteur fortifié de Montmédy
En 1933, on dénombre quatre Régiments d’Infanterie de Forteresses (RIF) pour tout le Nord-Est de la France. A leur installation dans les ouvrages dès 1935, on dédouble leur nombre. En 1936, on en compte déjà douze. Puis avec la création des Brigades de Forteresse et la spécialisation des hommes, il devient difficile d’assigner tout le monde à un ouvrage. On décide alors l’occupation des intervalles avec des fantassins spécialisés. Les Compagnies d’Équipage d’Ouvrage ou de Casemates (CEO et CEC) sont créées. Après la mobilisation, le nombre de RIF passe à quarante et un dans la région, soit un par sous-secteur !
Le secteur défensif des Ardennes
Lorsque l’on entend “Secteur défensif des Ardennes” on pourrait croire que c’est un secteur qui longe toute la frontière belge de part en part du département ardennais, mais il n’en est rien ! Ce secteur défensif de la ligne Maginot est située entre deux secteurs fortifiés, les secteurs fortifiés de Maubeuge et de Montmédy. Il s’étend de Laifour jusqu’à Pont à Bar à environ huit kilomètres de Sedan.
Un secteur où les fortifications sont réellement légères et que l’Histoire ne tarde pas à mettre à mal..
Principalement composée de blockhaus MOM (Main d’Oeuvre Militaire), de plusieurs blockhaus FCR (Fortification de Campagne Renforcée) et de casemates STG (Service technique du Génie), l’ensemble, construit à partir de 1935, doit garder la rive gauche de la Meuse. L’état major juge le fleuve Meuse comme un barrage infranchissable, aux berges souvent impraticables. Mais surtout, il considère que le massif forestier de l’Ardenne est impénétrable et très difficile à franchir.
Le 10 mai 1940, les soldats de la Wehrmacht traversent la frontière belgo-allemande et violent la neutralité de la Belgique. Le 12 au soir, les allemands approchent du fleuve.
Le 15 mai 1940, le secteur défensif des Ardennes ne résiste pas à l’assaut frontal lancé par les troupes allemandes.
Le secteur fortifié de Montmédy
Le petit ouvrage de La Ferté dépend lui du secteur fortifié de Montmédy, qui démarre de Pont à Bar jusqu’à Vélosnes dans le département de la Meuse. C’est encore là, un secteur à fortifications légères sur la majorité de la ligne. Par contre, à la différence du secteur défensif des Ardennes, ce secteur possède tout de même quelques ouvrages.
Divisé en quatre sous secteurs, il bénéficie d’unités dédiées à l’équipage des ouvrages et casemates et de troupes d’intervalles stationnées :
- Le 147ème régiment d’infanterie de forteresse sur le sous-secteur de Sedan,
- Le 136ème régiment d’infanterie de forteresse sur le sous-secteur de Mouzon,
- Le 155ème régiment d’infanterie de forteresse sur le sous-secteur de la tête de pont de Montmédy,
- Enfin, le 132ème régiment d’infanterie de forteresse sur le sous-secteur de Marville
Insignes régimentaires des régiments d’infanterie de forteresse (1939) du secteur fortifié de Montmédy.
Tout comme le secteur défensif des Ardennes, trois des quatre sous-secteurs sont faiblement équipés. Les sous secteurs de Sedan, de Mouzon et de Marville restent en partie inachevés. Par contre, le sous secteur de la tête de pont de Montmédy est lui, relativement fortifié. Quatre ouvrages s’alignent sur ce secteur le long de la frontière belge : La Ferté, le Chesnois, Thonnelle et Velosnes, au côté de douze casemates d’intervalles.
L’ouvrage de la Ferté
Construit par la société Chesnel d’Antibes, l’ouvrage coûte 14,5 millions de francs de l’époque. Initialement prévu pour être un ouvrage d’artillerie, les coupes budgétaires le résument à un simple ouvrage d’infanterie. Deux casemates reliées entre-elles par une galerie de deux cent soixante dix mètres de long, sur laquelle se greffe une cuisine et une infirmerie.
En avril 1940, on met à l’étude une seconde galerie qui permettrait l’acheminement des hommes et du matériel, par une entrée séparée. Elle ne sera jamais construite. Pourtant ce sera le premier ouvrage de la Ligne Maginot à être attaqué par les Allemands. Un petit ouvrage, sans grande puissance de feu qui perdra l’intégralité de son équipage.
“Dans un prochain article, je vous propose encore plus d’informations sur cet Ouvrage à visiter obligatoirement
lors de votre passage en Ardenne !” 😉
L’accueil de l’Ouvrage de la Ferté est ouvert du 15 mars au 15 novembre. L’accès est gratuit au parking, au musée ainsi qu’au court-métrage de 12 mins.
Les visites guidées vous permettent d’entrer dans l’Ouvrage, accompagnés par des guides passionnés.
Pour plus d’informations, je vous invite à vous rendre sur le site web : www.ouvragelaferte.fr